Luc VlaminckFinancière Rémy Cointreau SA / NV

Témoignage

Le 21.04.2018

Luc Vlaminck, notre trésorier groupe à Bruxelles, a accepté de nous présenter son métier et la genèse de la création de la Financière Rémy Cointreau à Bruxelles, en 2007. Il nous explique ses missions et celles de son équipe, ainsi que les enjeux futurs de la trésorerie d’un tel groupe international.

Un bref aperçu de votre carrière avant Rémy Cointreau ?
J’ai commencé ma carrière au département de la trésorerie de SWIFT, où j’ai joué un rôle actif dans le développement initial des virements sécurisés. J’ai travaillé pendant 14 ans avant de rejoindre une société pharmaceutique et chimique, également au département trésorerie, où j’ai passé sept ans au centre de trésorerie européen, en gérant l’Europe et les États-Unis, avant de rejoindre une société informatique californienne comme Directeur du Trésor européen.

Un de mes amis connaissait quelqu’un travaillant chez Rémy Cointreau au moment où ils commençaient à développer leur réseau de distribution international. J’étais intrigué. La veille de mon entrée en fonction, Rémy Cointreau a mis fin à son partenariat de distribution avec Maxxium. Nous devions donc innover et reconstruire notre propre réseau de distribution, ce qui transformerait notre société en un groupe plus international.

En quoi consistait la création d’une nouvelle trésorerie ?
Nous avons dû recommencer à zéro, reconstruire toute l’équipe… C’est pourquoi nous avons créé la Financière Rémy Cointreau à Bruxelles, où sont basées toutes nos activités de trésorerie. C’était en 2007, il y a 11 ans.

Nous avons maintenant une équipe très performante de neuf personnes. Nous surveillons les risques financiers tels que la devise, les taux d’intérêt, la liquidité, le financement, la conformité des marchés financiers, les agences de notation et la gestion du crédit.

Étant donné que nous sommes basés à Bruxelles, cela aide à développer l’approche internationale intégrée aux systèmes de trésorerie. Nous avons récemment mis en place l’usine de paiement du Groupe : une centralisation des paiements au sein du Groupe qui augmente la sécurité et l’efficacité du processus de paiement.

Comment ça marche ?
L’un de mes principaux défis consiste à financer le développement et la croissance avec la maturité la plus longue (en termes de temps) et au coût le plus bas. Et de ne pas trop dépendre d’un marché financier unique. Nous travaillons de manière centralisée, sauf dans les petits pays ; il n’y a donc pas de financement par affiliation. Les affiliés financent leurs activités dans le centre de trésorerie, puis nous pouvons financer l’activité mondiale par le biais de programmes de financement centraux : obligations, liens actions, placements privés, prêts bancaires, etc.

Qu’est-ce que votre rôle implique ?
Bruxelles est mon bureau central, mais je dois régulièrement rencontrer l’équipe à Paris et visiter les affiliés. J’essaie de visiter nos filiales autant que possible : les plus grandes au moins une fois par an.

Pour dimensionner l’activité de trésorerie, vous pouvez considérer que pour chaque euro de chiffre d’affaires, l’argent passe trois fois entre nos mains : lorsque nous payons nos fournisseurs ; lorsque nous recueillons auprès de nos clients ; et quand nous gérons le fonds de roulement. Cela signifie que le service de trésorerie gère environ 3 milliards d’euros par an.

Comment évitez-vous la fraude ?
C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons développé un système de paiement central. Il est plus facile à gérer et à contrôler au sein d’un processus unique et sécurisé. Chaque semaine, nous avons une alerte de fraude. Un des risques les plus importants est que quelqu’un essaie de pousser nos banquiers à exécuter une transaction ressemblant à celle que nous pourrions émettre ou à de faux paiements pouvant être interceptés. Lorsque nous recherchons des fraudes, nous recherchons ce genre de choses. Nous devons nous assurer que tous ceux qui travaillent en interne sont conscients des risques.