Raymond Fernandez
Témoignage
Le 13.11.2018
Comment es-tu devenu tonnelier ?
Je suis originaire de Charente, Touvérac exactement, au sud du département. J’ai été apprenti pendant 2 ans au sein de la Maison Pelletant où j’étais scieur de long. C’est-à-dire que l’on coupe les arbres dans le sens de la longueur pour faire des planches pour tous les métiers du bois. Je suis ensuite passé ouvrier toujours en scieur de long. La passion et l’amour du bois m’ont été transmises par mon père.
Quel type de formation professionnelle est nécessaire pour devenir tonnelier ?
Pour opérer des réparations et expertises efficaces sur les fûts il faut bien connaître les tonnelleries qui nous livrent car chacune a ses propres techniques de fabrication. C’est une formation de deux ans qui passe par un apprentissage. Les cours sont donnés par la chambre des métiers et l’apprentissage se réalise dans une entreprise. Pour ma part, j’ai commencé mon apprentissage à la Maison Pelletant. Une fois mon diplôme en poche, j’ai été embauché dans la même entreprise. A l’époque je suis sorti 1er de ma promotion et j’ai eu le 2eme prix départemental de la Charente.
Quelle est ta routine quotidienne ?
Dès mon arrivée, je me mets en tenue de travail, et je prends le temps de discuter avec mes collègues pour ensuite prendre mon poste. Mon bureau, ce sont les chais et principalement le Chai A qui est le point central de réception de fûts. Tous les fûts passent par le chai A avant d’être dispatchés dans d’autres chais pour le stockage des eaux de vie.
Les missions sont plutôt diversifiées étant donné aujourd’hui je contrôle la qualité des fûts. Quand je suis arrivé chez Rémy Martin, je faisais de la réparation de fûts. Aujourd’hui je tri les fûts neufs et les fûts qui reviennent de la viticulture. Je fais l’étanchage (colmatage de la fuite sans démontage du fût, à l’aide de petits morceaux de chêne ou de jonc en fonction de la nature de la réparation à réaliser) et je travaille également sur les tonneaux (grosse contenance). A l’heure du déjeuner, j’aime bien sortir du site et je vais déjeuner avec mes collègues de l’UCM (Unité de Conditionnement à Merpins).
Quel est l’aspect que tu aimes le plus dans ton travail ?
Ce qui est stimulant c’est le fait d’être pointilleux et exigeant pour que le triage des fûts se fasse bien. Trier les fûts et l’étanchage sont des missions passionnantes ; il faut être minutieux. Mais ce que j’aime le plus c’est entretenir mon savoir-faire.
La chose la plus surprenante dans ton métier ?
Ce qui est surprenant, c’est de comprendre la subtilité de la construction d’un fût, car parfois l’œil ne voit pas tout. Les gros arrivages sont assez surprenants également, de voir autant de fûts en même temps. Il faut savoir que je manipule environ 15 000 fûts à l’année.
Pourquoi as-tu choisi de travailler chez Rémy Martin ?
Avant d’intégrer la Maison Rémy Martin, j’étais scieur de long. Mon arrivée dans la Maison était pour moi l’opportunité de découvrir un autre métier du bois. A l’époque, Rémy Martin cherchait un tonnelier. J’ai postulé et après plusieurs entretiens, j’ai été embauché. Aujourd’hui, mon but est de rester encore longtemps pour perfectionner encore mes connaissances.